18 septembre 2006

Debout sur les freins, la sainte-croissance est trop forte!

Pour ceux qui ont suivi les développements sur le NAIRU sur ce blog, le communiqué ci-dessous vous paraîtra très clair. Pour les autres je ne peux que leur conseiller de commencer leur lecture par le bas de cette page et de mieux cerner les tenants et aboutissants de la relation entre chômage et obsession de la lutte contre l'inflation du capitalisme financier moderne...

En clair, le "différentiel de production" (output gap) des économistes de la BCE montre que la croissance actuelle en Europe est trop forte (oui, trop forte...),en tout cas au-dessus de la "croissance potentielle", vous savez celle qui est estimée en laissant délibérément sur la touche un nombre officiel de chômeurs égal en gros au NAIRU! Donc faut serrer les freins, pour réduire cette croissance de l'activité et donc créer de nouveaux "chômeurs et assimilés"... Jean-Claude Trichet sait faire, ça, pour le bien commun de tous bien sûr... sauf celui des nouveaux chômeurs à venir (Rappel: un chômeur ne disparaît pas lorsqu'il est rayé des statistiques, hummainement parlant...).

"FRANCFORT (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) pense poursuivre les hausses de taux en 2007, peut-être jusqu'à plus de 4%, si son scénario de croissance tendancielle se concrétise et si le risque inflationniste empire, ont dit à Reuters des responsables monétaires de la zone euro.

L'une de ces sources, bien au fait des dossiers, a dit qu'il fallait s'attendre à ce que le taux de refinancement de la BCE, actuellement de 3%, atteigne "au moins" 4% d'ici la fin de l'année prochaine, pour autant que le scénario économique de base se vérifie.

"Je pense que l'on continuera à monter au-delà de 3,5%. Suivant le scénario de base, le différentiel de production sera comblé au début de 2008. Avant cela, à la fin 2007, les taux devraient être à 4% au moins", a dit cette source.

Jusqu'à présent, les responsables de la BCE se sont abstenu de toute déclaration officielle sur l'évolution de la politique monétaire, si ce n'est de ne pas contrarier l'hypothèse du marché d'une montée des taux à 3,5% d'ici la fin 2006."


Guillaume de Baskerville

Visitez aussi mes autres sites:
http://lenairu.free.fr

http://linflation.free.fr



Comments:
Commentaire trouvé sur un autre site.
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Pour ne prendre que l'exemple du "NAIRU", l'auteur ne fait nulle part référence aux travaux de Phillips (économiste qui fut parmi les premiers à théoriser la relation entre inflation et taux de chômage). Il ne démonte pas davantage les mécanismes du chômage ou de l'inflation et bien sûr n'explique pas en quoi les contraintes d'offre et de demande propres au marché de l'emploi sont le vecteur principal de la relation entre inflation et chômage. L'auteur n'apporte pas non plus de données quantitatives (quantification de la relation ou au moins comparaison entre les pays) afin d'étayer son opinion. __

Est-ce que cela concerne ce site ?
Dans tous les cas, peut-être des idées à développer. Je ne connais pas assez la question.
 
Je ne peux en général pas répondre à toutes les analyses "critiques" qui foisonnent à droite et à gauche sur les forums autour de la thèse que je développe ici. Je constate cependant, par un suivi régulier, que les avis positifs des lecteurs l'emportent en général sur ceux qui dénigrent mes arguments :o). Mais comme je l'ai toujours dit, je préfère une personne qui commence par douter, puis creuse le sujet, qu'une personne qui dit sans développer: "le chômage utile, voulu et planifié, ben oui c'est EVIDENT". Car non, dans le sens commun, ce n'est pas évident et c'est bien pour cela que mes sites existent!

En quelques mots pour répondre à cette personne (quelque peu critique mais qui je n'en doute pas va sûrement creuser de nouveau le sujet :o)), je dirais que le premier conseil que je peux lui donner est de RELIRE mes sites en DETAIL!

"L'auteur ne fait nulle part référence aux travaux de Phillips", c'est évidemment inexact puisque je commence par cela, et pour cause: c'est la base de toute la logique du NAIRU! Voir à ce sujet les archives du 7 et du 10 Septembre 2005... Certes c'est un blog et il faut lire depuis le bas et le début des archives... Mais bon, quand on est aussi pointilleux que votre commentateur, le mieux est de tout imprimer, de lire, PUIS de commenter!

" bien sûr [Il] n'explique pas en quoi les contraintes d'offre et de demande propres au marché de l'emploi sont le vecteur principal de la relation entre inflation et chômage." Et bien si, et bien plus car
1) cette phrase "d'économiste type" (pardon pour eux, c'était voulu!) signifie une fois décrypté que le principe du NAIRU consiste à créer un biais sur le marché du travail (qui de ce fait n'est "ni libre ni non faussé"... pour reprendre l'expression libérale bien connue) de manière à éviter qu'une rareté relative d'offre de travail (je rappelle qu'un employeur ne propose jamais un "travail", il propose un emploi (à ce travail), c'est le salarié qui propose et vend son "travail"! Les mots finissent par nous tromper et ce n'est pas un hasard...) ne fasse trop monter les SALAIRES que les employeurs doivent payer, ce qui était la relation soulignée historiquement par Philips. En clair, en laissant sur la touche une partie non négligeable de la population et en "l'exposant", l'exhibant, au reste de la population, on dit "Gare à vous si vous grognez"! On fait de même d'ailleurs en agitant le "spectre" des délocalisations. Martin Bouygues avait déclaré sur Business FM il y a trois ans: "La mondialisation, je dirais que c'est la nouvelle tarte à la crème que l'on agite pour faire peur aux petites gens". Petites gens qui regardent bien sûr la chaîne de monsieur Bouygues, TF1, spécialiste justement du foutage de trouille!

2)Je ne peux que conseiller à ce commentateur de lire en détail mon site sur l'Inflation et la Monnaie afin qu'il comprenne bien de quoi on (et IL) parle, quand l'Elite parle d'inflation dans le poste... Car là aussi, il y a matière à confusion... coupable

http://linflation.free.fr

3) Pour les données chiffrées, je dirais simplement que sur la dernière décennie, les taux de chômage OFFICIELS (donc largement bidouillés, j'ai déjà développé là-dessus; voir par exemple

http://travail-chomage.site.voila.fr/chomage/chom_reel2005.htm )

dans les différents pays européens on été en moyenne supérieurs de 1,75% aux NAIRUS estimés pour ces pays, d'après l'OCDE... Ce qui est tout sauf un hasard alors que dans la même période, la BCE oeuvrait à son objectif unique: 2% "d'inflation" maxi...

Enfin je ferais remarquer qu'aucun système politique ou économique n'est jamais tombé par suite d'une démonstration scientifique de son inadaptation! Lorsque l'ancien régime a été ainsi renversé, c'est avant tout parce que trop de contradictions étaient apparues entre les principes légitimateurs avancés par ses partisans (entre autre le droit divin) et le vécu au quotidien d'une partie grandissante de la population. Ce sont ces écarts et ces contradictions qui génèrent le sentiment d'injustice et la colère. Lorsque le ciment des justifications avancées ne suffit plus à faire tenir ensemble des facettes contradictoires de la vie et du ressenti des citoyens, alors le temps vient pour balayer le système en place et le remplacer par un autre système de pensée du monde.

La science n'est pas neutre, et la science économique actuelle n'est ni une science, ni neutre! C'est tout l'objet des mes sites que de montrer le décalage énorme qui existe aujourd'hui entre les discours justificateurs (la bataille pour l'emploi, la priorité N°1 des gouvernements, la croissance comme sainte solution à tous nos problèmes, y compris le chômage, etc.), et une réalité toute autre depuis plus de 20 ans...

GdB
 
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