26 octobre 2005

La colombe de la "lutte contre l'inflation" illumine les cieux des marchés financiers...

Histoire de bien illustrer à quel point l’utilisation du NAIRU dans la détermination des politiques économiques et monétaires s’insère dans une logique plus globale de priorité absolue accordée à la lutte contre l’inflation depuis de nombreuses années (et particulièrement depuis l’hypertrophie de la sphère financière), il m’a semblé opportun de mentionner l’information suivante qui vous a peut-être échappé, mais n’a pas échappé à toute une catégorie dominante de notre économie…

Ce 24 Octobre 2005 a été annoncée officiellement la nomination, par George W. Bush, de Ben Bernanke comme successeur, au 31 Janvier 2006, d’Alan Greenspan à la tête de la Banque Centrale américaine, la FED.
Ben Bernanke, qui était le favori des marchés financiers pour ce poste à très haute influence (un article le décrivait même comme la « colombe » de la politique monétaire !), est connu notamment, dans les milieux avertis bien sûr, pour sa position favorable à une politique dite d’ « inflation targeting », c’est-à-dire de fixation d’un objectif chiffré d’inflation maximum, ce que son prédécesseur, Alan Greenspan, n’avait pas été jusqu’à mettre en place .

Ainsi rassurés sur l’avenir de la lutte contre l’obsédante inflation, les marchés financiers américains « ont été soulagés » et ont « salué cette nomination » (comme entendu et lu dans de nombreux articles et commentaires de la sphère financière) par une hausse importante des indices boursiers : le Nasdaq a terminé en hausse de 1,6%, et le Dow Jones a connu sa meilleure hausse depuis le 21 Avril dernier…

Cette information m'amène à citer ici un autre élément qui illustre remarquablement la logique NAIRUesque à l'oeuvre, à l'insu du grand nombre, dans toute une caste dominante de la vie économique:

27 MAI 2005, 12h59, France Info, La Bourse.

Le chef stratégiste de chez VP finance, François Chevalier, alors qu’on l’interroge sur les perspectives boursières dans les mois à venir, répond :

« Le pire ennemi des profits financiers c’est le plein emploi […] or, nous sommes loin du plein emploi. »

Avouez que quand c'est un financier qui le dit, c'est tout de suite plus crédible...


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